Rocio Perez Herrera

"Je veux être ingénieure mécanique, dentiste ou physiothérapeute ? C'était la question que je me suis posée pendant plusieurs semaines avant de décider quelle carrière je voulais étudier. Enfant, j’étais fascinée par les puzzles. Voir comment chaque petite pièce, en étant placée à sa place, formait une image magnifique. Voir mon père construire des maisons, faire toutes sortes de rénovations et assembler tout type d'objets a aussi éveillé ma curiosité. Un petit boulon mal positionné invisible en façade peut altérer l’image ou la fonction d’un ensemble bien plus grand. De nombreuses questions se posent lorsque l’on cherche à maintenir ou rétablir un équilibre. Le plus important est de s’intéresser à la cause quand cela ne se passe pas plutôt que de ne s'occuper des conséquences". Maintenant, permettez moi de me présenter : Je suis Rocío Pérez Herrera, physiothérapeute spécialisée dans la rééducation périnéale de la femme, de l'homme et de l'enfant, et je pourrais vous en parler des heures et des heures, écrire des pages et des pages si je n'avais pas de limite établie. Cela fait maintenant plusieurs années que j'exerce cette profession et j'ai vu de nombreux rêves se réaliser. J'ai toujours été très appliquée, avec de bonnes notes à l'école, mais j'étais aussi l'une de celles qui prenaient le plus de punitions pour rire en classe et contaminer tout le monde avec mon rire. Je pense que c'est de là que venait mon envie de me tourner vers l'odontologie, veiller à ce que personne ne ressente de la honte de sourire. Aujourd'hui encore, sourire reste l'un des verbes que je pratique le plus au quotidien, mais en plus j'ai trouvé dans le rire une fonction thérapeutique, car il devient un exercice qui sollicite le périnée sans qu'il y ait de pertes. Ces pertes que vous ressentez dans vos serviettes ou protège-slips, qui vous accompagnent au quotidien et qui sont une charge pour vous, mais qui parfois ne vous montrent qu'une chose : vous êtes débordée et vous avez du mal à vider, ce qui me motive à continuer de me former, car, en plus de parler, j'aime aussi écouter activement, que vous vous sentiez en sécurité et bien accompagné(e). Mon objectif est de me mettre à votre place pour vous guider jusqu'à atteindre votre but le plus attendu, que vous vous dénudiez physiquement et émotionnellement sans craindre le jugement et qu'il n'y ait qu'un seul cible: mieux comprendre votre douleur. Celle qui vous montre qu'un jour, vous avez oublié que vous êtes une femme avec toutes vos besoins, et que vous êtes devenue simplement une mère avec toutes les obligations qui en découlent ; ou celle qui vous fait pleurer de frustration ou d'épuisement et que la société vous interdit de montrer, parce que vous êtes un homme ; celle qui vous empêche de prendre votre bébé, qui vous empêche de faire les activités que vous aimeriez, ou qui transforme un moment de plaisir en un enfer brûlant, parce qu'on ne peut pas pénétrer une blessure avant qu'elle ne soit guérie. J'ai travaillé dans de nombreux secteurs de la physiothérapie : réanimation, oncologie, cardiologie, traumatologie, neurologie, chirurgie, médecine interne… et dans tous, il y a un dénominateur commun : une personne qui attend d'être écoutée et mérite un espace et un temps. C'est cela qui a été la base pour établir la durée des séances. Je pense qu'au final, en décidant de devenir kinésithérapeute, j'ai aussi été ingénieure, car avec la conception du traitement, l'ensemble fonctionne correctement. Et une partie de cet ensemble est que je ne me laisse pas emporter par les émotions de mes patients, ce que ma mère me répétait souvent, afin d'éviter de devenir un patient tout en étant la personne en face. Et ainsi, à la fin du traitement, les patients repartent avec un sourire, ce qui fait qu'une partie du désir de devenir dentiste est aussi réalisée